Champagne : un certain pétillant

Existe-t-il une boisson qui soit davantage devenue l’incarnation de l’amour que le champagne ? Pour Casanova, il faisait partie de « l’équipement de base du séducteur » : Champagne sucr?. Coco Chanel disait toujours : « Je ne bois du champagne qu’en deux occasions : Quand je suis amoureuse et quand je ne le suis pas » !

Boisson pétillante : le champagne est toujours de la partie

Aucune boisson ne permet d’honorer les événements liés à l’amour comme le champagne :

 

  • les fiançailles,
  • le mariage,
  • la naissance de l’enfant,
  • le premier jour de travail de la nounou française,
  • la première nuit avec la nounou française,
  • le divorce.

 

Et toujours avec du champagne.

Le champagne est un mythe, une eau pétillante hors de prix, le carburant de l’insouciance joyeuse et de l’amour éphémère !

Nous avons presque tous déjà bu du champagne. Mais rares sont ceux qui connaissent la vérité derrière cette boisson de luxe.

Saviez-vous par exemple que le champagne est généralement composé de trois cépages différents, dont un seul est blanc ? À savoir le chardonnay. Les autres variétés sont rouges : le pinot noir (pinot tardif) et le pinot meunier (riesling noir). Mais ils sont vinifiés en blanc, comme un blanc de noir, ce qui explique que le champagne semble blanc.

L’histoire du champagne

Le champagne n’est pas une boisson du Sud, il pousse relativement loin dans le Nord de la France : à peu près à la hauteur de Sarrebruck et pas si loin que ça. Pas très sexy, n’est-ce pas ? Le sol champenois est plutôt pauvre et peu nourrissant, ce qui, paradoxalement, est bénéfique pour le champagne. Avec un mauvais sol, le cep produit un excellent résultat.

Le champagne est rarement monocépage. Il est souvent assemblé à partir de 40 à 60 vins de base différents.

Les Romains cultivaient déjà le vin en Champagne. Au Moyen-Âge, le moine Dom Pérignon s’est intéressé de près à la fabrication du vin. Plus tard, on l’a appelé le père du champagne. Il avait un grand talent et était souvent ivre.

Question : Que buvait le roi Louis XIV ? Le roi Pilsener ? Non, loin de là. Il buvait du champagne, et c’était en quelque sorte la percée nationale de la boisson gazeuse noble. Champagne sucre ajout?. Ce que buvait un roi, tout le monde le buvait.

 

Le champagne sera bientôt consommé dans toutes les cours européennes. Frédéric le Grand à Berlin est en effet connu pour son amour de la culture française. Il n’est donc pas étonnant qu’il soit lui aussi devenu un grand amateur de champagne.

Un épisode merveilleux de sa vie nous est parvenu :

On ne savait toujours pas pourquoi le champagne développait ces bulles si particulières. Les chercheurs de l’époque ne pouvaient pas l’expliquer, mais affirmaient qu’elles étaient saines et constituaient un remède efficace contre la malaria. Avec la discipline et l’esprit de recherche prussiens, Frédéric le Grand voulait absolument percer le secret de la pétillance du champagne. Il fit appel à des experts de l’Académie des sciences de Berlin, qui se déclarèrent volontiers prêts à résoudre l’énigme. Ils avaient toutefois besoin de matériel d’analyse, à savoir une quarantaine de bouteilles provenant de la cave du roi. Lorsque Frédéric apprit cela, il refusa de remettre les bouteilles et déclara qu’il préférait mourir bêtement plutôt que de sacrifier son champagne. Il mourut effectivement bêtement.

Plus à l’Est, on était déjà plus enthousiaste. Chaque année, la cour impériale russe commandait plusieurs centaines de milliers de bouteilles, non pas à des fins de recherche, d’ailleurs.

En fait, les bouteilles explosaient souvent. Le processus de fermentation n’était pas encore bien étudié à l’époque. Dans les caves, personne ne s’approchait des bouteilles sans un masque de protection avec des grilles en fer. Les réactions en chaîne n’étaient pas rares.

Parfois, sur 6 000 bouteilles, il n’en restait que 120. Quel gaspillage ! Certains viticulteurs faisaient littéralement plus d’argent avec les débris de verre qu’avec le vin. La frustration était grande. Malgré tout, les viticulteurs s’accrochaient à la production, notamment un certain Claude Moët, qui avait réussi à gagner comme cliente la maîtresse de la cour, Madame de Pompadour, ce qui était déjà la moitié du chemin. C’est d’elle que nous est parvenue cette citation : « Le champagne est la seule boisson qui rend les femmes plus belles à mesure qu’elles en boivent ».

Chaptaliser : Enrichir le champagne avec du sucre

Lorsque la Révolution française a éclaté en 1789, la noblesse a réagi sans tête, au sens propre du terme. Et pour chaque tête passée à la guillotine, les producteurs de champagne perdaient une gorge assoiffée. Champagne sucre brut ou demi sec. Un vrai problème.

Mais heureusement, Napoléon Bonaparte entra bientôt en scène. Il allait devenir l’ami et le promoteur de la Champagne et du champagne. Et ce, entre autres, avec l’aide de son ministre de l’Intérieur. Celui-ci s’appelait Jean Antoine Chaptal et était chimiste. Il eut l’idée d’enrichir le vin en sucre, de le rendre ainsi plus rond et d’augmenter la teneur en alcool. Vous voyez, à l’époque, les ministres de l’Intérieur faisaient encore un très bon travail.

Aujourd’hui encore, le procédé s’appelle la chaptalisation – dérivé de Jean-Antoine Chaptal. Ce conseil a été une aubaine pour la Champagne. Trop souvent, ici dans le nord de la France, les raisins n’arrivaient pas à maturité et ne produisaient pas assez de sucre. Mais il était difficile de se procurer du sucre. Il s’agissait alors d’un produit de luxe, provenant principalement des plantations de canne à sucre d’outre-mer. Napoléon se souvint alors qu’il avait entendu dire que l’on pouvait également obtenir du sucre à partir d’une certaine variété de betteraves. Une idée enivrante pour le champagne. C’est ainsi que débuta la production industrielle de sucre de betterave en France.

C’est à partir de cette époque que le sucre de table profane issu de la betterave à sucre a fait son entrée dans le champagne, jusqu’à aujourd’hui d’ailleurs. Mais ne vous inquiétez pas, ce sucre est végétalien. Et à partir de là, rien n’a pu arrêter le triomphe de la boisson gazeuse culte.

Mais maintenant, tenez-vous bien : le champagne est ainsi devenu naturellement DOUX : (Champagne sucre de canne framboise). De la « colle liquide », comme disent les sommeliers aujourd’hui ! D’ailleurs, Napoléon lui-même ne buvait que très peu d’alcool. Il faisait une exception pour le champagne. On connaît son bon mot : « Quand on est vainqueur, on le mérite. Champagne sucre fruit?. En cas de défaite, on en a besoin ».

C’est à ce moment précis que les maisons de champagne ont commencé à fournir du champagne aux troupes européennes au-delà des frontières. Il s’agissait de garder les soldats de bonne humeur.

Lorsque l’armée de Napoléon avança sur Moscou en 1811, un certain vigneron champenois du nom de Charles-Henri Heidsieck eut une idée folle : il voulait se tenir devant Napoléon sur la place rouge pour trinquer avec les vainqueurs. A grand renfort de publicité, il acheta un étalon blanc et parcourut plus de 3.000 kilomètres de Reims à Moscou. Acclamé par la population le long de la route. Il est effectivement arrivé à Moscou avant Napoléon. Une sensation ! Et une incroyable opération de publicité. Il aurait dit à l’époque : « Une petite chevauchée pour moi, mais une grande pour l’humanité » !

En 1870, le champagne est devenu « sec »

Le champagne est resté doux pendant des décennies. Mais au début des années 1870, une certaine Louise Pommery se lança dans la création d’un champagne sec. Ce fut un véritable défi. Il ne suffisait pas de supprimer le sucre. La fabrication était nettement plus complexe, car il fallait pour cela :

 

  • vendange absolument propre,
  • une période de maturation des raisins plus longue,
  • un temps de maturation plus long du champagne lui-même.

 

De plus, les défauts du vin dans la boisson ne pouvaient pas être simplement masqués par du sucre. Le principal obstacle à la commercialisation d’un champagne sec était le goût sucré des consommateurs.

Les Anglais, justement, appréciaient beaucoup le champagne sec, car il contrastait avec les sherrys, les ports et les madères sucrés consommés sur l’île. Et aujourd’hui encore, James Bond boit du champagne Bollinger (sur Amazon) *, faites attention.

En 1874, tout était prêt. Cette année-là, tout s’est déroulé à la perfection. Un millésime du siècle. Louise Pommery créa le premier champagne vraiment sec. Pommery fit l’affaire de sa vie, la petite entreprise devint une maison de champagne de premier plan et changea toute l’industrie. Lorsque Louise Pommery mourut en 1890, exactement le jour de son 72e anniversaire, la France décida d’organiser pour la première fois des funérailles nationales pour une femme.

Quelques jours plus tard, plus de 20 000 personnes ont défilé dans les rues étroites de Reims lors des funérailles. Pensez-y lorsque vous boirez à nouveau du Pommery…

La Belle Époque fait exploser le champagne

Puis vint la Belle Époque. Et avec elle, une nouvelle phase d’essor pour le champagne, qui avait entre-temps atteint une renommée mondiale et était désormais également apprécié en Amérique. Avec le grand succès, les possibilités de publicité augmentèrent.

Eugène Mercier a démontré avec quel génie on faisait de la publicité pour le champagne. Champagne sucre glace. À l’âge de 20 ans, il a créé sa propre fabrique de champagne. Lors de l’exposition universelle de Paris en 1889, il a fait sensation en faisant venir de Champagne à Paris le plus grand tonneau de vin du monde avec 24 bœufs blancs. La construction de ce tonneau a duré 16 ans et on peut encore le voir aujourd’hui à Reims.

Il contenait alors très exactement 200.000 bouteilles de son précieux champagne.

Il a fallu élargir les routes, acheter et démolir de nombreuses maisons. Mais ce n’était pas tout. Onze ans plus tard, alors que l’exposition universelle se tenait à nouveau à Paris, Mercier apparut à bord d’une montgolfière. L’appareil a été amarré à la périphérie de Paris. Régulièrement, jusqu’à douze personnes pouvaient s’élever dans le ciel et siroter du champagne.

Vers la fin de l’exposition universelle de novembre, le ballon s’est détaché à pleine charge et a dérivé vers l’ouest. Il a effectivement survolé Epernay, la ville natale de Mercier, où les gens sont sortis de chez eux pour sabrer le champagne aux personnes accidentées à bord. Ils pensaient à tort que le vol avait été délibéré.

Après 16 heures, le ballon a finalement atterri du côté belge des Ardennes. Des gendarmes sont rapidement arrivés sur place et ont examiné le ballon. Ils trouvèrent bien sûr quelques bouteilles de champagne restantes et ordonnèrent à Eugène Mercier de payer une amende (Champagne sucre marque). Pour importation illégale d’alcool .

L’histoire s’est répandue à la vitesse de l’éclair : Champagne sucre par litre. Impossible de faire plus de publicité. La prohibition qui a débuté en 1920 aux Etats-Unis n’a d’ailleurs pas posé de gros problèmes aux maisons de champagne. Des hectolitres de leurs produits étaient introduits en contrebande dans le pays par Al Capone, par exemple. Les droits d’importation ayant été supprimés, la boisson de luxe était même moins chère qu’avant l’interdiction de l’alcool. Pendant les années de prohibition, il s’est vendu aux Etats-Unis plus de bouteilles que jamais auparavant.

Aujourd’hui, le champagne est considéré comme la plus festive des boissons. Environ 400 millions de bouteilles sont produites chaque année. De quoi remplir de nombreuses baignoires. La surface viticole du champagne correspond, avec 33 000 hectares, à environ un tiers de la surface viticole totale de l’France. En d’autres termes, la France produit, rien qu’avec le champagne, autant qu’un tiers de la production de vin Française.

Ne soyez pas frustrés par cela, considérez-le comme une tâche !